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Tiken Jah Fakoly : "Une tournée acoustique, c'est un peu intime, on est proche du public, on explique les chansons"

07h39 - 02 décembre 2024 - par Propos recueillis par Guillaume BONNAURE
Tiken Jah Fakoly :
Tiken Jah Fakoly en acoustique donne un autre relief à ses textes engagés (© Youri Lenquette).

Le chanteur ivoirien est en tournée acoustique et en concert le vendredi 10 janvier à la Maison de la culture. Il a sorti son album appelé « Acoustic » comprenant des collaborations avec Bernard Lavilliers ou - M -.

D'où est venue cette envie de faire un album et une tournée acoustiques ?

Cela faisait un moment que je voulais faire un album acoustique. Je me demandais si les fans allaient toujours aimer ma musique, s'ils ne penseraient pas que je ne faisais plus de reggae. Mais cela reste du reggae, ce sont les mêmes titres que je reprends sur scène avec mon équipe de sept musiciens qui me suit pour la majorité depuis plus de vingt ans. La base reste la même sauf qu'il n'y a pas de basse électrique ni de batterie mais une basse acoustique et des percussions comme le balafon, le djembé et la calebasse ou la kora. J'avais envie de faire ça et ma maison de disques m'a suivi. C'est un retour aux sources, c'est la musique que j'ai écoutée étant petit.

En tournée cela doit être spécial ?

Une tournée acoustique, c'est un peu intime, on est proche du public, on explique les chansons. C'est toujours électrique un peu car on a besoin d'électricité pour faire marcher certains instruments mais c'est plus posé. Mais en live, cela danse dès les premiers titres. Je pensais que je serais un peu en vacances avec cette tournée acoustique mais je saute partout (rires). La tournée se passe très bien et quand le public reprend vos chansons avec vous, cela fait toujours plaisir. Nous avons joué au Mexique, à Lisbonne, à Madrid, en Hongrie... Il y a toutes les générations, des gens du pays et pas seulement des francophones. On a réussi à atteindre les gens des pays dans lesquels on chante.

Dans cet album il y a des collaborations avec -M- ou Bernard Lavilliers. Comment cela s'est fait ?

Chacun de ces artistes vient avec son univers et enrichit ma musique. Déjà, ce sont des collaborateurs qui viennent avec les mêmes valeurs. Je n'ai pas payé pour que Matthieu ou Bernard viennent comme cela se fait parfois. Mais ce sont des artistes qui partagent des choses avec moi. Certains ont des messages, certains sont militants ou ont une belle écriture. Nous avons enregistré cet album à Paris et ce sont des reprises de mes titres phares.

Avec « Un Africain à Paris » vous reprenez l'air d'Englishman in New-York de Sting ?

J'avais envie de m'exprimer par apport aux sans-papiers qui vivent à Paris et leurs conditions de vie difficile. Sting avait fait cette chanson pour New-York, j'ai voulu le faire pour Paris et parler de ça dans une chanson avec cette mélodie. Et le public la chante bien aussi. Dans l'album, il y a différentes petites introductions afin d'amener la chanson et passer des messages. J'avais envie de dire des choses qui ne sont pas développées dans les chansons. Cela vient d'un documentaire qui a été fait sur ma carrière il y a quelques années.

Vous disiez que le reggae devait rester engagé...

Oui car c'est la musique du peuple, la musique des sans voix. Une musique qui a décidé depuis Bob Marley de prendre la parole pour ceux qui n'ont pas la possibilité de s'exprimer. C'est la voix du tiers-monde. Il peut y avoir du reggae qui parle d'amour, qui parle de sexe mais le reggae roots doit rester avec ses racines avec un message engagé pour l'Afrique, pour le tiers-monde et pour ceux qui n'arrivent pas à se faire entendre, même en France ou aux États-Unis.

Avec sur cet album, des titres comme « Plus rien ne m'étonne » qui a un terrible écho avec l'actualité ?

Quand j'ai chanté cette chanson en 2004, je ne pensais pas qu'elle serait encore d'actualité vingt ans après mais malheureusement si... Le monde est partagé, avec beaucoup de guerres...

Et en même temps il faut « Arriver à rêver » ?

Oui il faut continuer à rêver, nous n'avons pas le choix pour donner de l'espoir à nos enfants et petits enfants. Il faut faire des choses pour que cela change et faciliter la tâche aux générations futures.

À 20 h 30. Billets sur www.arachnee-concerts.com

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