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« Il Trovatore » de Verdi puissance 3 à l'Opéra de Clermont-Ferrand

17h05 - 23 janvier 2025 - par Info Clermont Métropole
« Il Trovatore » de Verdi puissance 3 à l'Opéra de Clermont-Ferrand
Intrigue médiévale, espagnole et trépidante, Il Trovatore réunit à lui seul tous les ingrédients d'un roman de cape et d'épée.

Le vendredi 31 janvier à 20 heures et le samedi 1er février à 15 heures et 20 heures, l'Opéra de Clermont-Ferrand vous propose « Il Trovatore », oeuvre qui consacra Verdi comme compositeur national de l'Italie romantique.

Après le succès de Turandot en 2023 et Norma en 2024, la Compagnie lyrique espagnole Opera2001 confie la mise en scène à Aquilès Machado, pour une version classique et respectueuse du livret. Et sous la baguette inspirée de Martin Mázik, vous retrouverez des artistes d'exception qui feront revivre sur scène ce chef-d'œuvre du répertoire.

L'histoire : Deux frères rivaux, une dame à conquérir, une fille vengeant sa mère, bienvenue dans l'intrigue médiévale, espagnole et trépidante d'Il Trovatore, œuvre qui consacra Verdi comme compositeur national de l'Italie romantique. Deuxième volet de sa trilogie, commencée avec Rigoletto et qui s'achèvera par La Traviata, cet opéra aux multiples rebondissements réunit à lui seul tous les ingrédients d'un roman de cape et d'épée : châteaux, soldats, bûcher, hors-la-loi et situations extrêmes auxquelles doivent faire face les personnages animés par des passions exacerbées, l'amour, la jalousie, la haine et le désir de vengeance...

Sombre et flamboyant

Verdi compose ici une œuvre sombre et flamboyante, où sorcières, trouvères, gitans et princesses donnent vie à un opéra d'une fulgurance inédite. Nous sommes plongés dans l'atmosphère des drames de Victor Hugo, déjà exploitée par Verdi avec Ernani (1844), comme dans celle des romans gothiques anglais très à la mode au XIXe siècle. La première du Trouvère, en 1853, donna lieu à un triomphe historique. Une journaliste de l'époque raconte que, durant toute une journée, les rues de Rome ont retenti du nom de Verdi salué comme le « plus grand compositeur que l'Italie ait jamais connu ». C'était le début d'une extraordinaire carrière pour cet opéra qui se place entre Rigoletto (1851) et La Traviata créée cette même année 1853. Difficile d'imaginer que deux mois à peine séparent Le Trouvère de La Traviata, tant l'esthétique, les thèmes et la facture-même des oeuvres divergent.

Avec cet opéra, Verdi tourne définitivement le dos à la tradition du Bel canto, cet art du chant qui repose sur de longues phrases musicales, un souffle tenu et une virtuosité impeccable. Ici, il privilégie l'émotion et invente un nouveau style vocal au service de l'histoire. Il demande des voix à la tessiture plus large (plus d'aigus pour les barytons et les mezzos, plus de graves pour les sopranos, plus de force dans les aigus des ténors), des nuances extrêmes mais aussi une puissance inouïe, des lignes vocales toujours plus étirées, des timbres plus sombres, des sanglots dans la voix et des voix projetées pour dépasser l'orchestre.

Le feu de la vengeance contamine ici les voix avec de grands éclats de fureur proches du cri. Ces sanglots de douleur et ces cris de rage faisant se dresser les personnages comme des flammes dévastatrices, demandent aux chanteurs une vaillance exceptionnelle.

Le Trouvère est un opéra dans lequel Verdi pousse les chanteurs jusqu'à leurs extrêmes parce que les personnages y sont consumés par la violence de leurs passions. Le feu, auquel il est fait référence plus d'une centaine de fois dans le livret, embrase les corps, menace les vies et semble consumer les voix. On ne peut s'empêcher de penser à ce qu'écrivait Antonin Artaud dans Le Théâtre et son double à propos des acteurs les comparant à « des suppliciés que l'on brûle et qui font des signes sur le bûcher ».

Autour du spectacle

Ne manquez pas l'Avant-scène pour découvrir le spectacle au foyer de l'Opéra-Théâtre le vendredi 31 janvier à 19 heures. 20 minutes d'échanges pour découvrir le spectacle, animées par Benjamin Lassauzet, musicologue et une partie des artistes. Gratuit.

Et l'Atelier Marm'opéra pour les enfants crée et animé par Chloé Penet (De 6 à 12 ans). Gratuit le samedi 1er février à 14h45 pour les enfants dont les parents assistent au spectacle, sur réservations, nombre de places limité.

Les enfants participent le temps du spectacle à différentes activités en lien avec l'œuvre en faisant appel au dessin, à la musique, à la danse, au chant... tout en s'amusant bien sûr !

2 h 40 entracte compris, chanté en italien, surtitré en français. De 12 à 55 €. Infos et billets sur clermont-auvergne-opera.com

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