Le Festival du court métrage pense déjà à 2028
Alors que la 47e édition du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand se tiendra du 31 janvier au 8 février, cet évènement mondialement connu s'est adapté à la conjoncture et prépare l'arrivée de la Cité du court.
C'est le moment que tous les amateurs de cinéma attendent : le début du festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Ce festival, c'est un peu le printemps avant l'heure, celui qui fait revivre la cité clermontoise au cœur de l'hiver, qui fait se rencontrer tous les publics et toutes les générations devant des films du monde entier. Ensemble, on aime ou pas mais on échange et on discute de ce que l'on a vu, ressenti et compris. Cette année, c'est le Liban qui est à l'honneur. Un pur hasard, mais une programmation malgré tout rattrapée par la terrible actualité du Proche-Orient.
« C'est surtout l'écoute de jeunes réalisateurs et réalisatrices qui parlent d'un pays qui a la volonté de changer et de regarder vers l'avenir explique Eric Roux le directeur du festival. Cela montre bien que la culture, ce n'est pas juste une posture, c'est une manière de pensée le monde. La relation entre la France et le Liban est tellement forte que ce pays à l'honneur était déjà en projet depuis longtemps. Le cinéma libanais est riche. Il y a une nécessité à raconter ce qu'est le Liban aujourd'hui. Je suis épaté par tous ces jeunes réalisateurs qui sont sélectionnés dans la rétro avec un personnage qui est accompagné depuis longtemps par notre festival, Wissam Charaf. Le court métrage, c'est très souvent le miroir de ce que sont les évolutions de nos sociétés. »
Trois programmes du focus montrent cette vitalité. Hormis le cœur de ce focus, d'autres programmes et propositions permettront de se familiariser encore plus avec ce pays.
« Il y aura les habituelles rétrospectives, polar, pop-up, Afrique et les compétitions nationales et internationales rappelle Eric Roux. C'est ce qui fabrique le festival et je vous avouerai qu'en tant que président je suis impatient que cela commence car cela va être une belle édition, une édition essentielle. Nous sommes quatre ans après le Covid qui a été une période très difficile économiquement pour l'expression culturelle que l'on retrouve là la pleine mesure de ce qui est le festival du court métrage à Clermont-Ferrand. »
Une rétrospective vous invite aussi à redécouvrir le cinéma à travers le prisme du son, un univers où chaque bruissement devient un acteur clé de l'histoire.
Cité mondiale
Au-delà de cette édition, le festival voit plus loin avec en 2028 l'ouverture de la Cité du court. Ce projet d'envergure comprend l'agrandissement du centre de documentation, celui des locaux du Festival, la création d'un espace d'accueil et de convivialité et la création des studios professionnels de tournages et productions. 12 millions d'euros seront investis pour rénover et agrandir l'actuelle Jetée, le siège de l'association Sauve-qui-peut le court métrage qui compte plus d'une vingtaine d'employés.
« C'est un objectif mais aussi une étape précise Eric Roux. Le but du jeu est de doubler la surface de La Jetée mais c'est aussi une porte qui s'entrouvre sur des actions encore plus fortes, plus essentielles. le but du jeu c'est d'utiliser l'énergie du festival non-plus pendant une semaine mais toute l'année dans cette Cité du court qui va être le point sur la carte du monde de l'endroit où l'on parle, où l'on imagine et fabrique ce qu'est le cinéma en format court. Ce sera le lieu de référence mondiale du cinéma court, qui permet d'ouvrir le chemin à l'industrie du cinéma long. »
Malgré le Covid, la crise et la baisse de subvention de moitié de la Région AURA depuis 2023 (La Région AURA soutient bien le festival et ce à hauteur de 100 000 euros par an contrairement à ce que nous avons indiqué dans la version papier N.D.L.R.), le festival maintient son cap et se porte bien.
« La responsabilité et le sérieux de nos équipes permettent au festival d'être aujourd'hui à l'équilibre précise Eric Roux. Il ne faut pas oublier le soutien des collectivités locales, la Ville, la Métropole ou le Département qui est indéfectible et essentiel à notre vie. Et le soutien de l'État qui est important. Nous avons reçu la ministre de la Culture l'an dernier, Mme Rachida Dati et elle a insisté sur l'importance du festival et du travail de Sauve qui peut le court métrage à destination des publics dits éloignés et empêchés, en particulier ce fameux public rural et notre travail c'est d'être le plus près possible de tous les publics et de montrer ce qu'est l'expression cinématographique. »
C'est le festival du court métrage le plus important au monde avec sur la dernière édition plus de 166 000 entrées. 1 euro public investi, c'est 22 euros de retombées économiques. Pour le territoire, les retombées étaient de l'ordre de 11 millions d'euros.
« Nous sommes un acteur culturel mais aussi économique et c'est bien cet ensemble-là qui est important à défendre » concluait Eric Roux.
Programme complet et billets sur clermont-filmfest.org
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