Jean-Claude Pats : "La Cité du rugby, un projet vital pour jouer les premiers rôles"

Le président de l'ASM a présenté la Cité du rugby qui verra le jour en 2026 aux Gravanches. Elle rassemblera l'ensemble des équipes avec une mutualisation des compétences, des d'infrastructures et de moyens. 

Pourquoi ce projet était si important pour l'ASM CA ?

Cette Cité du rugby répond à des challenges qui se présentent à nous : l'instabilité économique du monde sportif, la concurrence en Top 14, performer sur la durée, le projet de jeu, l'uniformisation des moyens et une meilleure formation. Ils ne sont pas nouveaux mais il était temps de les regarder droit dans les yeux. Nous avons deux ambitions. Premièrement unir sous un même toit, toutes les entités sportives hommes, femmes, amateurs, professionnels, très jeunes, moins jeunes pour faire rayonner au plus haut niveau les couleurs de notre club. Mais ce n'est pas suffisant. Le but est de piloter de manière plus homogène toutes les équipes grâce à une mutualisation des outils, des moyens mais aussi des compétences. Et se mettre d'accord sur des axes fondamentaux de ce que le club doit ou ne pas être d'un point de vue sportif et comportemental. Avec cette proximité géographique, avec cette homogénéité de gouvernance avec le « OneASM », les choses vont être verticalisées de manière beaucoup plus forte pour donner plus de puissance à toutes nos équipes.

Cela ne concerne pas seulement les professionnels ?

C'est un projet pour l'ASM CA mais pas seulement. On souhaite que le club se positionne au niveau de performance qui doit être le sien, le Top 6 et en phases finales de Coupe d'Europe tous les ans. C'est un minimum. Cela repose sur la performance économique, indépendante d'actionnaires. C'est essentiel pour durer. Elle s'appuie aussi sur la performance sportive. Dans cette concurrence du Top 14, cela repose aussi sur la formation, sur cette capacité à faire grandir au sein du club tout le monde, toutes les personnes qui rentrent à l'ASM, de grandir en tant que sportif, mais en même temps apprendre des savoir-être et des savoir-faire. C'est comme ça que le club pourra assurer sa performance dans le temps long. Quand on dépend trop du recrutement externe, cela devient compliqué. On doit avoir plus de joueurs qui sortent de notre vivier pour aller chez les pros voir en équipe de France. Cette Cité doit être un levier d'attractivité, de séduction.

Combien d'équipes occuperont cette Cité ?

Il y aura 19 équipes dont celle du Seven entre les pros, les jeunes et les féminines et plus de 620 personnes dont 30 pour le staff commercial et administratif. Ici, au stade Michelin, le simple fait de ne pas être à côté au quotidien, empêche une communication plus fluide. En réunissant sportif et non sportif au même endroit, cela va contribuer à rendre le club encore plus fort. La Cité du rugby fera 63 000 m² avec des locaux sportifs de 4 500 m². Il y aura 2 centres de performance, un espace professionnel, un campus féminin et Espoirs et un espace de restauration commun à tous. Tous auront leur vestiaire et l'école de rugby restera dans les vestiaires existants avec un bâtiment rafraîchi. Il y aura enfin un pôle de gestion et de loisirs mais aussi un club-house. Il y a 6 terrains et un terrain synthétique qui sera couvert dans un deuxième temps. Le football va continuer à exister sur le complexe des Gravanches mais les deux sports seront un peu plus séparés. Avec une zone mixte au milieu et le centre de formation partagé. Le cabinet Architectes Associés basé à Niort avait déjà imaginé le centre d'entraînement et de perfectionnement du Stade Rochelais en 2017.

Avec quel financement ?

C'est un projet qui nous amène à un investissement de 19 millions d'euros. C'est un budget financé tout d'abord par la vente du Centre d'entraînement et de performance (CEP) et de son terrain. On peut en récolter 7 millions au moins. La Région AURA a répondu et s'engage à nous apporter un financement de 2,5 millions d'euros sur les deux années qui viennent. D'autres dossiers ont été déposés auprès du Département et de l'Agence nationale du sport. Le reste sera financé entièrement par le club, il n'y aura pas de généreux mécène derrière ce projet, y compris notre actionnaire et c'est normal. Cela rejoint mes propos sur une entreprise pérenne qui doit investir pour maintenir ses performances. C'est un projet vital pour que OneASM joue les premiers rôles en France et en Europe. Il est innovant car il est unique.