Jacques Chazalet : "On veut passer la barre des 100 000 visiteurs"

Le président du Sommet de l'élevage, dont la 31e édition se déroulera du 4 au 7 octobre à la Grande Halle d'Auvergne à Cournon, fait le point sur cet évènement majeur du monde agricole et ses enjeux.

Comment se présente ce nouveau Sommet de l'élevage ?

Très bien car en termes d'exposants nous avons un nombre supérieur à l'an dernier, c'est logique. Comme pour les délégations étrangères. Il y en a plus que l'an dernier car c'était une année remplie d'incertitudes avec le Covid. Notre objectif cette année est de passer la barre des 100 000 visiteurs pour pouvoir valider le fait de rester sur quatre jours d'évènement. L'an dernier nous avions déjà reçu 93 000 personnes et plus de 1 500 exposants. Les autres foires comme celle de Beaucroissant ou celle de Cournon ont bien marché donc nous sommes optimistes. Ce Sommet n'est pas interdit au grand public mais il cible les exposants qui veulent vendre leurs produits aux professionnels du secteur. Nous aurons un chapiteau de 220 mètres de hauteur sur 50 mètres de large, c'est le plus grand d'Europe. Le ring du Zénith aussi a été agrandi pour accueillir plus de races.

Quel est l'impact de la guerre en Ukraine ou de la sécheresse sur le milieu agricole et sur le Sommet de l'élevage ?

Cela a un impact direct sur le coût de l'énergie ou du blé, sur celui des matières premières, tout le monde en est conscient. Les filières de ruminants subissent moins les conséquences du conflit ukrainien que d'autres filières sur le prix des grains, puisqu'elles ne sont pas directement dépendantes du marché des céréales russe et ukrainien. La sécheresse a eu un impact plus ou moins fort selon les secteurs. La production de céréales, celle du fourrage... tout est en baisse. Ce n'est pas une année terrible mais on espère que c'est exceptionnel. 2021 avait été différente. Il y aura des adaptations à faire. Sur le Sommet nous avions fixé des tarifs aux exposants à l'automne 2021 et ils ne seront pas changés alors que nous aurons des charges supplémentaires. Mais nous allons gérer cela.

Transmission, transition énergétique et durabilité sont au cœur de ce 31^e Sommet. L'agriculture et l'élevage aussi sont dans une période de changements ?

Nous avons voulu mettre en avant ces thématiques car l'élevage, c'est tout un symbole, il prend sa source dans le pâturage, dans l'herbe. Il faut que les nouvelles générations prennent le relais. Il faut encourager les porteurs de projets. Le Sommet est ouvert sur les problématiques actuelles et il était normal d'avoir un pôle énergies avec des exposants bien inscrits dans cette stratégie. La méthanisation, le photovoltaïque, l'éolien... Cela bouge et il y a de vraies questions techniques à apporter sur l'agrivoltaïque (agrivoltaïsme ou agri-photovoltaïsme soit l'installation de panneaux au-dessus de certaines surfaces agricoles N.D.L.R.) par exemple. Plusieurs startups seront présentes également pour illustrer cette vague d'innovations.

La Mongolie est le pays invité d'honneur pour cette année. C'est un pays qui se rapproche de l'Auvergne ?

Oui, au niveau des paysages, c'est assez proche mais également dans son fonctionnement au niveau de l'élevage. C'est un pays engagé fortement sur le pastoralisme. C'est un pays peu peuplé par rapport à sa superficie (1,5 million de km² et 67,3 millions de têtes de bétail pour 3,4 millions d'habitants N.D.L.R.). Les éleveurs mongols vont vers une forme d'intensification alors que nous allons vers une « extensification » ce qui est différent. Toute la Mongolie n'est pas cultivable avec un climat continental, très froid l'hiver et très chaud l'été. Dans ce pays, 80 % du territoire est dédié au pâturage. La Mongolie se positionne sur le sujet de la durabilité et veut faire de 2026 l'année du pastoralisme.

Du 4 au 7 octobre à la Grande Halle d'Auvergne de Clermont-Cournon. www.sommet-elevage.fr