Eau et assainissement : des tarifs en hausse
Le tarif des redevances « eau et assainissement » issues historiquement des communes gérées en régie sont harmonisées sur quatre années pour faire face à la hausse exponentielle des coûts de l'énergie.
Clermont Métropole va fortement augmenter (19 % en moyenne) les tarifs de l'eau et de l'assainissement en 2023. Le 15 décembre, Hervé Prononce, vice-président de la CAM et Christophe Vial, vice-président de la CAM en charge du cycle de l'eau ont présenté les nouveaux tarifs de l'eau et de l'assainissement.
Pour pouvoir faire face à la hausse exponentielle des coûts de l'énergie, soit entre + 250 % et 270 % pour les différents postes des services du cycle de l'eau, qui représenteront une augmentation de 6,4 millions d'euros en 2023, la Métropole a décidé d'accélérer la convergence des tarifs de l'eau et de l'assainissement initialement lissée sur 4 ans. Les régies ne sont pas concernées par « le bouclier tarifaire » adopté pour préserver certaines collectivités et les entreprises, elles doivent faire face seules à la flambée des prix.
Les redevances « eau et assainissement » issues historiquement des communes gérées en régie sont harmonisées afin de proposer un même tarif pour tous. Ce montant de 6,4 millions en 2023 était de 1,5 millions en 2021 et de 2,5 millions en 2022...
Et directement, ce sont les habitants de la Métropole qui seront impactés.
Depuis le 1er janvier, le prix moyen global est donc passé de 3,29 euros TTC /m³ (tarif 2022) à 4,06 euros TTC / m³. Les conséquences sont différentes en fonction de la commune et du tarif de départ. L'augmentation, qui grimpera jusqu'à 30 % pour les ménages d'Orcines ou de Royat, a été votée le 16 décembre en Conseil métropolitain.
« Ce que nous avions prévu en quatre ans, nous le ferons en un an » expliquait Christophe Vial.
Depuis le 1er janvier 2023, à Clermont-Ferrand le prix du m3 est passer de 3,38 à 4,09 € soit une hausse de 19 % . Pour une famille normale, qui consommerait en moyenne 120 m3, la facture annuelle grimperait de 420 à 490 €. 70 euros, ce n'est pas négligeable...
Cette augmentation est en dessous de la moyenne nationale qui était de 4,30 euros le m3 ou que dans des villes de plus de 100 000 habitants. Comptez 30 % pour des communes comme Orcines, Royat ou Châteaugay.
La Métropole ne gère pas l'eau et l'assainissement des 21 communes de son territoire. La collectivité s'occupe de 10 communes pour l'eau potable et de 19 pour l'assainissement, le reste étant piloté par des syndicats d'eau et d'assainissement. Toutes les communes ne disposent pas des même tarifs : Pont-du-Château ou Lemdpes par exemple, dépendent d'autres syndicats.
Par ailleurs, la métropole avait déjà prévu une hausse des tarifs en question dans le cadre de leur harmonisation, ou convergence : entre 2023 et 2026, cette augmentation devait être comprise entre 4 et 5 % par an.
Concernant l'eau potable, les montants investis sont de 25 millions d'euros depuis 2017 (travaux sur les réseaux, acquisition de matériels, campagnes de recherche de fuites etc). L'objectif est de garantir la qualité de l'eau distribuée (qui bénéficie de 2 000 contrôles par an) et de sécuriser l'alimentation. Il est prévu de poursuivre cet effort conséquent au cours des prochaines années.
Concernant l'assainissement, un schéma directeur prévoyant 120 millions d'euros de travaux sur 10 ans a été élaboré en 2011. Sur 2023, les travaux se poursuivent afin de pouvoir valoriser du biogaz fin 2024 et des travaux de renouvellement des réseaux sont prévus en préalable au projet InspiRe et aux travaux de voirie des communes. Ainsi, c'est 39 millions d'euros qui seront ainsi investis en 2023 en assainissement.
Pour compenser, la Métropole va faire la chasse aux fuites même si le niveau de rendement (80 %) est bon. L'énergie produite par la station d'épuration des trois rivières à Aulnat compensera l'énergie consommée... La création d'une unité de biométhanisation équivalent au chauffage de 1 400 logements et le projet de centrale photovoltaïque sur la station d'épuration des Trois-Rivières sont en cours.
Aides
Dans un contexte de hausses généralisées, cette augmentation peut mettre - encore plus - en difficulté certains ménages. Les élus rappellent que depuis 2019, la Métropole gère un Fonds social logement/énergie qui vient en aide aux locataires qui font face à des difficultés de paiement de leur loyer ou de leur facture d'eau ou d'énergie et qui « octroie chaque année 1,5 million d'euros sous forme de subventions, prêts ou garanties ».
« Nous allons élargir le dispositif aux propriétaires et nous réfléchissons avec la CAF à la mise en place d'une allocation eau » assure Christophe Vial. Si nous ne sommes pas au rendez-vous du renouvellement de nos réseaux, les habitants nous reprocheront de n'avoir rien fait. On doit investir pour se préparer aux tensions futures autour de l'eau.«
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