Gisèle Halimi, l'infatigable combattante
Gisèle Halimi, née Zeiza Gisèle Élise Taïeb, a vu le jour le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie, alors colonie française. Dès l'enfance, elle refuse d'être assignée à une condition inférieure en raison de son genre.
Elle s'indigne que les tâches domestiques incombent exclusivement aux femmes, et mène - avec succès - des grèves de la faim pour pouvoir lire et ne plus avoir à faire le lit de son frère. Avocate, elle défend plusieurs figures indépendantistes aux côtés de Simone de Beauvoir.
Les deux femmes signent également le Manifeste des 343, publié le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, prônant la légalisation de l'avortement. Véritable tournant sociétal et politique, le texte ouvre la voie à l'adoption, quatre ans plus tard, de la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse, dite « Loi Veil ».
En 1972, lors du fameux procès de Bobigny, elle transforme le procès de ses clientes, accusées d'avoir participé à un avortement consécutif à un viol sur une mineure, en tribune pro-IVG.
Évolutions
Là encore, elle contribue fortement à l'évolution des mœurs de la société française sur la question de l'avortement. Sa pugnacité lors de l'affaire Tonglet-Castellano en 1978 permettra de faire reconnaître le viol comme un crime et non plus comme un délit. Elle s'est éteinte le 28 juillet 2020 à l'âge de 93 ans.
Compte tenu des valeurs défendues par Gisèle Halimi tout au long de sa vie, il semblait naturel à la Ville de Clermont-Ferrand de donner le nom de cette infatigable combattante à ce nouveau lieu dédié aux femmes. Un lieu d'écoute, de respect, de soutien, de tolérance et de conseil, ouvert à TOUTES les femmes.
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