SNCF et Métropole coopèrent pour faire bouger les lignes

Olivier Bianchi, président de la Métropole, et Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, ont signé le 18 octobre un partenariat pour accompagner les transitions urbaines, le rayonnement du territoire métropolitain et faire face à l'urgence climatique.

Au milieu d'une grande semaine où la question des transports en Auvergne était au cœur des débats à la Grande Halle, la Métropole et la SNCF ont signé un protocole.

Jean-Pierre Farandou et Olivier Bianchi ont souhaité nouer un partenariat au service du territoire clermontois, pour croiser les compétences de la collectivité territoriale et les enjeux industriels et humains du groupe SNCF.

Trois axes issus de la coopération fructueuse avec les SA SNCF Immobilier, SNCF Réseau, SNCF Gares & Connexions ont ainsi été identifiés.

Axe 1 : faire face ensemble à l'urgence climatique et redonner de l'air au territoire métropolitain

Ils s'engagent à valoriser des sites en cohérence avec les objectifs de transition écologique ; articuler les projets urbains et les projets ferroviaires ; et enfin faciliter les transactions foncières éventuelles. Un protocole partenarial spécifique entre SNCF Immobilier, la Métropole et le SMTC devrait ainsi être mis en place, notamment pour mener la mutation des fonciers dans le cadre du projet InspiRe, du schéma cyclable métropolitain, de l'extension des réseaux de chaleur, de la grande opération d'urbanisme sur le quartier Saint-Jean / Le Brézet, de la restructuration du quartier de la gare de Cournon-Sarliève ou de divers projets de développement économique. Axe 2 : la gare, partenaire du rayonnement métropolitain au cœur des mobilités décarbonées

En lien avec le programme précédent, le groupe SNCF s'engage, aux côtés de la Métropole, à inciter à l'usage du train en complémentarité des mobilités actives et décarbonées, à coopérer pour accueillir les grands événements et à accompagner la dynamique de la candidature de Clermont Massif Central 2028 au titre de Capitale européenne de la culture. Il s'agit aussi de se mobiliser pour préserver l'environnement, notamment dans les gares et les commerces.

« La ligne de transports publics en site propre passera ici et aussi sur l'aéroport, donc une vraie connexion entre les grands lieux d'entrée et de sortie de la ville explique Olivier Bianchi. La gare est un sujet important, il faut réfléchir à comment faire vivre cet espace dans le futur. »

Axe 3 : l'Étoile ferroviaire clermontoise au cœur de la transformation C'est le sujet du moment. Clermont aura-t-il son RER métropolitain ? « Nous voulons être dans ces 15 territoires avoue Olivier Bianchi. Nous sommes légitimes. Car si avec les 320 millions d'InspiRe on a bien avancé les mutations des mobilités sur la Métropole, on voit bien que l'autre moitié des habitants du territoire qui eux n'ont pas d'alternatives à la voiture, il y a une opportunité pour le ferroviaire. C'est l'avenir. Nous avons réfléchi à la rénovation de certains axes et nous voulons convaincre le ministre des transports que la Métropole peut être un territoire d'expérimentation. »

Le développement des « services express métropolitains » de type « RER », l'évolution du réseau ferré national en termes de services ainsi que les besoins d'aménagement de l'infrastructure à court terme (2028), moyen terme (2033) et long terme (2035) en lien avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes ; et enfin de porter une attention particulière aux correspondances vers Paris, Lyon, Nîmes et les « préfectures » du périmètre auvergnat sont en ligne de mire.

« Je ne vais pas pouvoir résoudre tout ça seul explique Olivier Bianchi. Il y a l'État, la SNCF et la Région. 300 000 habitants du département n'ont pas de réponse et ce sont ceux qui me critiquent fortement et que j'entends. Ils n'ont pas d'autres solutions que la voiture. Si on ne veut pas plus de tensions il faut construire ce schéma. Je suis prêt à mettre de l'argent sur la table comme il doit venir des autres acteurs nationaux et régionaux. »

TER et Clermont-Paris

Jean-Pierre Farandou n'a pas fait de grandes annonces sur le manque de TER... « Les TER se développent beaucoup confirmait Jean-Pierre Farandou. C'est la Région qui pilote mais il y a une attractivité avec +20 % de passagers depuis le Covid, ce sont des problèmes de riches. Il y a des tensions, on est mobilisés... »

Bien sûr, il a été question du Clermont-Paris. Une attention devrait être portée aux opportunités de suppression de passages à niveau sur cet axe. « On se rapproche de la bonne solution expliquait Jean-Pierre Farandou. Il va y avoir du nouveau matériel, du confort, un gain de temps de parcours car quand l'infrastructure sera terminée on arrivera à gratter un ou deux quarts d'heure sur le temps de trajet. C'est la bonne solution, on y presque. Les choses vont se concrétiser à partir de 2025 avec de la fiabilité et de la régularité avec les trains Oxygène (28 nouveaux trains doivent assurer un haut niveau de confort aux usagers en 2026 N.D.L.R.). Tous les cheminots sont mobilisés pour maintenir une offre de services de qualité sur cette ligne. »